La félonie étant sans limite, à l’instar de la relation quasi-érotique entretenue par les pro-Hadopi avec les droits d’auteur, le SNEP, Syndicat National de l’Edition Phonographique, en remet une couche pour faire plus encore culpabiliser les foules de terroristes qui mettent à mal la créativité française. Les ventes de disques ont encore baissé au premier trimestre 2009 (moins 17,4 % par rapport à la même période l’an dernier sur le marché de gros). Le débat sur le téléchargement illégal est donc opportunément relancé avant que Hadopi ne tente de crucifier les Larrons sur le logo d’Universal France cependant que Pascal Nègre multipliera les pains dans la tronche des téléchargeurs.
Le Syndicat précise que cette baisse est évidemment due au téléchargement illégal : “Les pratiques illicites en matière de téléchargement de contenu sont depuis six ans un phénomène de masse qui a détruit plus de 50 % (soit 700 millions d’euros) de la valeur du marché de la musique en France.”
Au mieux la vente de supports physique est mise à mal…
Dans la bouche de Fred le Ministre des Droits d’Auteur à la hauteur de l’amitié des Lobbies, il nous fallait un permis pour le Web, pour d’autres, nous sommes des pirates (j’assume), maintenant, selon la sémantique à peine méprisante pour un nombre conséquent d’Internautes que le SNEP se mettra a dos, nous sommes « des Voleurs à la petite semaine ».
Les pertes de 50 millions d’euros prétendument dues au piratage sont certes conséquentes mais si l’on observe l’histoire des technologies, la VHS est morte, le V2000 n’a pas fait long feu, la K7 s’est éteinte de sa belle mort, et les éditeurs de CD et DVD se goinfrent malgré tout sur le dos des acheteurs avant que ceux-ci ne se mettent, le prix imposé par les distributeurs et éditeurs de films et musique n’aidant pas, à télécharger illégalement.
Les modèles économiques et de distribution évoluent, et les dinosaures se prennent des astéroïdes sur le coin des griffes, ils disparaissent…
La vente de disque est parfois à la limite de l’aberration tant l’artiste au final touche peu. L’aberration est aussi liée à l’aveuglement des majors face à la dématérialisation des flux, les ventes augmentent constamment en téléchargement légal mais les antédiluviens veulent défendre leur pré carré et vendre du plastique emballé dans du plastique lui-même emballé dans du plastique. Au top du combat en faveur des énergies renouvelables, les majors ! Il est vrai que les ventes numériques ne progressent que peu, 3% par an selon Christophe Lameignère, président du SNEP et PDG de Sony Musique qui ajoute que“les atermoiements sur Hadopi ont donné un regain de vivacité aux pirates”. Les téléchargeurs, poursuit-il, ainsi que les militants anti-hadopi sont donc « des voleurs à la petite semaine planqués derrière leur ordinateur qui n’ont jamais rien fait pour la création. »
A-t-il été prévenu que les vilains qui téléchargent consomment 36 % de CD et DVD de plus que les gentils qui eux ne téléchargent pas ?
L’industrie du disque se retranche derrière ses pertes financières et une répression accrue pouvant faire prendre un réel retard à la France en matière de développement numérique, mais leurs finances semblent plus essentielles que le développement d’une réelle offre légale. Légale et pertinente. Or, elle ne semble pas en être capable. Le modèle économique est à revoir de fond en comble comme l’évoque de façon sous-jacente Jérémie Zimmermann, cofondateur et porte-parole de la Quadrature du Net.
Il n’est nul besoin de revenir, en dehors des failles techniques innombrables de la loi Hadopi, sur le fait que cette loi est d’ores et déjà caduque puisque inapplicable…
To be continued…
Image e-mule en cellule sur http://www.impots-utiles.com
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